Nos amants les animaux
Le rejet de la zoo est hypocrite, car elle est présente dans des productions artistiques devenues célèbres, comme par exemple.
-King Kong
Dans les années 1930, Carl Denham, un jeune réalisateur ambitieux, envisage de réaliser un film sur une île mystérieuse (il est rentré en possession d'une carte indiquant sa position). Contre l'avis de ses producteurs il appareille sur un navire avec à son bord la belle Ann Darrow (comédienne désespérée et au chômage suite à la fermeture de son théâtre), ainsi que Jack Driscoll (scénariste à succès qui travaille pour le film de Carl). Durant le voyage une romance nait entre Ann et Jack. Elle l'admire en secret, lui la trouve magnifique.
Lorsqu'ils trouvent l'île, où Carl a décidé de tourner, ils découvrent aussi qu'elle n'est pas inhabitée. Des indigènes, des insectes et des animaux féroces, mais aussi des créatures censées
avoir disparu ou ne jamais avoir existé peuplent ce monde perdu. Les indigènes enlèvent Ann à bord du navire afin de la sacrifier à ce qu'ils considèrent comme leur dieu ; KING KONG(aussi
nomme Waren). Jack organise une équipe de secours et se lance sur les traces du grand singe, afin de retrouver Ann. Pendant que l'équipe du Venture affronte les dangers de l'île, nous suivons la
relation qui s'établit entre Ann et Kong. Une ambiguïté de sentiments (crainte, curiosité, amitié ou amour, dépendance) parfaitement contre-nature lie la femme et la
bête. Après de multiples péripéties, Jack réussit à délivrer la belle. Carl, qui a échoué dans sa réalisation de film, réussit à capturer Kong et le ramène vers la civilisation.
Attaché comme une bête de foire, sujet aux moqueries du public, le puissant singe se délivre et part à nouveau à la recherche d'Ann. Traqué par l'armée il trouvera la jeune femme, mais aussi la
mort. Perché en haut de l'Empire State Bulding la tour de new-york, il est abattu par des avions de l'armée, au grand désespoir de
Ann. (source: wikipédia)
Nous avons donc ici une relation amoureuse nettement explicite entre un gorille et une femme.
-Gare au gorille, Georges Brassens
Cette chanson un peu leste avait fait scandale au moment de sa sortie et avait été censurée à la radio, d'autant plus qu'elle était étonnament décomplexée à l'égard d'une sexualité aujourd'hui
encore mal considérée, surtout dans une époque où la sexualité avait de très nombreux tabous (elle a été écrite dans les années 50). Enfin bref, voici donc les paroles:
C'est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu'en-dira-t-on.
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu de nommer ici...
Gare au gorille !...
Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S'ouvre, on n'sait pourquoi. Je suppose
Qu'on avait du la fermer mal.
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "C'est aujourd'hui que j'le perds !"
Il parlait de son pucelage,
Vous aviez deviné, j'espère !
Gare au gorille !...
L'patron de la ménagerie
Criait, éperdu : "Nom de nom !
C'est assommant car le gorille
N'a jamais connu de guenon !"
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau,
Au lieu de profiter de la chance,
Elle fit feu des deux fuseaux !
Gare au gorille !...
Celles là même qui, naguère,
Le couvaient d'un œil décidé,
Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
De la suite dans les idées ;
D'autant plus vaine était leur crainte,
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte,
Bien des femmes vous le diront !
Gare au gorille !...
Tout le monde se précipite
Hors d'atteinte du singe en rut,
Sauf une vielle décrépite
Et un jeune juge en bois brut;
Voyant que toutes se dérobent,
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat !
Gare au gorille !...
"Bah ! soupirait la centenaire,
Qu'on puisse encore me désirer,
Ce serait extraordinaire,
Et, pour tout dire, inespéré !" ;
Le juge pensait, impassible,
"Qu'on me prenne pour une guenon,
C'est complètement impossible..."
La suite lui prouva que non !
Gare au gorille !...
Supposez que l'un de vous puisse être,
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre,
Lequel choisirait-il des deux ?
Qu'une alternative pareille,
Un de ces quatres jours, m'échoie,
C'est, j'en suis convaincu, la vieille
Qui sera l'objet de mon choix !
Gare au gorille !...
Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
Comme l'aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !...
La suite serait délectable,
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c'est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu ;
Car le juge, au moment suprême,
Criait : "Maman !", pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille !...
Alors, ces paroles ne vous ont pas "écoeurées" ? à méditer.