Nos amants les animaux

La honte est un passage obligé vers la zoophilie assumée, tout le monde est d'accord là-dessus.

Ce sentiment est tout à fait normal et parfaitement compréhensible, tous les marginaux sexuels vous le diront. Dès qu'on sort de la norme hétérosexuelle, on se sent "à part", seul et incompris. Bien que ce soit le cas de l'homosexualité, il existe à l'heure actuelle de nombreuses sources d'informations à ce sujet, les homos sont légalement protégés (bien que ce ne soit pas le cas partout), peuvent aller dans des groupements où ils peuvent rencontrer leurs semblables et ont des services d'aides qui leurs sont destinés.

En revanche, pour la zoophilie, c'est beaucoup moins évident: aucun ouvrage sur la sexualité n'en parle et les psychologues sont impuissants à les aider. Pire encore: ils sont victimes d'une haine sans bornes, qui à la différence de l'homophobie, n'offusque personne et est officiellement encouragée par des lobbys très influents, ce qui a pour conséquence un sentiment de honte aggravé par une faible estime de soi. On se sent déviant, malade, fou, anormal, de même que personne ne viendra les contredire.

Je viens de finir un récit publié sur Vassilia qui relatait les aventure d'une jeune fille qui expérimentait l'amour canin. Dans l'histoire, elle se sentait déviante, anormale, "animale" (je n'aime pas beaucoup la connotation négative de ce terme), honteuse de sa "déchéance contre-nature". Ce sentiment n'est guère surprenant. Moi-même, si je l'avais découvert de cette façon, j'aurais été également honteux. Pour plusieurs raisons:

1) L'église a toujours condamné le sexe pour le seul plaisir, et comme on n'efface pas 2 millénaire d'indoctrination en quelques décénnies, il en reste des séquelles.

2) Toujours à cause de l'église: les gens ont toujours considéré que l'humanité ne faisait pas partie du monde animal, et y serait même supérieure. Les hommes seraient doués de raison, de sentiments, d'émotions, de raffinement, tandis que les animaux ne seraient guidés que par l'instinct de survie (c'est dire à quel point l'église a influencé la science). Elle a de ce fait introduit la notion d'"animalité" en lui donnant une connotation négative, disant par là que le fait que des "humains" se comportent comme des "animaux" seraient tombés bien bas. Aujourd'hui encore, cette croyance est partagée par beaucoup de gens, et ça participe (et pas qu'un peu) au sentiment de honte, la personne concernée ayant l'impression de se "rabaisser", de faire les choses sans états d'âme. Il va de soi que si on s'assume sexuellement, on désapprouve ce mode de pensée tronqué et réducteur.

3) Et enfin, il y a aussi le sentiment de ne pas savoir ce qu'on fait qui nous donne mauvaise conscience, ce qui est une conséquence logique de la carence informative sur le sujet. Dans ce cas de figure, une information juste peut être salvatrice, comme en témoignent les commentaires de reùerciements que j'ai reçus.

Le chemin à parcourir est très long et semé d'embûches, mais croyez en mon expérience: une fois que vous serez arrivés, vous ne le regretterez pas. ça, je vous le garantis.

Dim 8 aoû 2010 3 commentaires

Outre l'aspect religieux qui m'est étranger étant agnostique, le sentiment de remord me semble effectivement ineluctable après l'acte, mais que ce soit de la zoo ou autre chose c est le coitus tristus bien connu post orgasmique chez l'homme. Quand c'est avec un animal cela augmente encore plus ce sentiment naturel.

Katia - le 09/08/2010 à 10h23

Je vais contredire le premier paragraphe, qui dit qu'aucun ouvrage ne traite de la zoophilie.

En effet, plusieurs ouvrages de sciences ont pour sujet la zoophilie :

- L'étude de Hani Miletski

- L'étude d'Alfred Kinsey

- L'étude de Christopher Earls

- L'étude du Conseil d'éthique animal, commandé Ministère de la Justice du Danemark.

Céphée - le 09/08/2010 à 19h29

Merci pour toutes ces précisions. Admettons quand même qu'elles ne sont pas à la portée de tout le monde, puisqu'elles sont introuvables dans les bibliothèques.

Skippy

Toutes les études que j'ai cité sont trouvables sans trop de difficultés sur le web.

Certaines directement sur les sites universitaires, en cherchant par le nom de l'auteur. Les autres via des sites du genre AnimalZooFrance.

Céphée - le 09/08/2010 à 22h09