Nos amants les animaux
Cet article a pour but de détailler le volet religieux, brièvement abordé ailleurs dans ce blog.
1) Je me souviens avoir lu un plaidoyer pour la zoophilie qui avait quelque chose de vraiment particulier: son auteur était très croyant, il le disait lui-même dans son texte, et prétendait même que le fait d'être zoophile ne contredisait pas sa religion car cette dernière "prône l'amour". Sortir un tel argument était-il une bonne idée ? Oui et non. Oui, parce qu'il rappelle que la zoophilie, ce n'est pas que du sexe, c'est aussi des sentiments. Non, parce que cela exclut d'office le volet sexuel, ce dernier étant non reproducteur donc abhorré par la religion (d'ailleurs, la bible préconisait que lors d'une relation sexuelle de ce type avait lieu, les deux partenaires devaient être exécutés. Qui dira encore que c'est nous les monstres ?)
2) Bien qu'elle soit actuellement en perte d'influence, la religion a laissé une empreinte quasi indélébile dans l'esprit des gens. Ainsi, j'ai pu lire ce commentaire qui parle de lui-même:
Pourquoi tant philosopher?le chien n'est qu'un animal! En tant que tel il a de purs instincts dont celui de la reproduction qui fait tout simplement que devant une femelle qui s'offre, ses instincts sexuels se reveillent ! Je ne suis pas certain qu'il fasse de différence..il sent l'odeur de femelle et ca l'excite tout simplement..si la femme s'offre a lui, il la prend comme il prendrait une chienne et prend le meme plaisir!
Pour rappel, la religion a introduit cette inéquation:(autres) Animaux<Hommes => Hommes ≠ (autres) animaux. Ce mode de pensée a perduré même à la naissance de la science athéiste (Humanité sommet de l'évolution, de la chaîne alimentaire, etc...). Par conséquent, cela implique que le fait de se comporter comme les (autres) animaux constituerait une déchéance, et que l'humanité aurait le monopole de la conscience, des émotions, du plaisir, alors que le (reste du) monde animal en serait dépourvu, n'agissant que par instinct de survie et reproducteur. En bref, un beau ramassis de conneries.
3) à mon tour d'argumenter:
a) ça semble faire beaucoup de mal à certains, mais l'humanité fait bel et bien partie du monde animal, et il n'y a aucune raison valable où rationnelle pour qu'elle y soit supérieure, donc dire d'un chien que "ce n'est qu'un animal" n'a pas beaucoup de sens, car nous aussi on en est. Un autre commentaire disait "les animaux n'ont pas de conscience". C'est évidemment faux, la preuve: nous en avons une.
b) Admettons que ce ne soit pas le cas: les animaux ne seraient donc rien d'autre que des robots vivants. Imaginez un peu: si vous passiez toute votre vie à assurer votre survie et votre descendance, vous ne croyez pas que ce serait un peu chiant ? Poser la question, c'est y répondre: une existence mécanisée et préfabriquée n'a aucun intérêt. Donc dire qu'ils ne sont régis que par l'instinct est réducteur et vide de sens.
Voilà, je pense en avoir fait le tour.
(Ah, j'oubliais ce paradoxe: les anti-zoo nous reprochent de prendre les (autres) animaux pour des objets sexuels. Or les zoo argumentent en disant que les animaux ont tous une conscience et ont une sexualité ludique, alors que leurs adversaires disent qu'ils ne sont guidés que par l'instinct. Cherchez l'erreur!)