Nos amants les animaux
En général, quand on se réfère à un texte de loi concernant un sujet particulier, on a pour habitude de "chercher la petite bête", ce qui est plutôt normal quand on veut prouver que telle où telle chose est condamnable. Mais il est relativement peu fréquent (sinon unique) qu'on fasse appel à une loi pour prouver qu'une chose est condamnée dans sa totalité alors qu'elle ne l'est que partiellement. Curieusement, j'ai remarqué que quand on aborde la zoophilie, et ce quel que soit le volet, les concepts de tolérance, de respect des animaux voire même de la loi (si, si!) semblent prendre une tout autre signification.
Prenons le cas de la loi. N'étant pas assez fou pour l'enfreindre, j'ai bien pris soin de décortiquer la loi française pour voir ce qui était légal et ce qui ne l'était pas. J'ai analysé minutieusement l'article 521-1 du code pénal, ainsi que la jurisprudence qui y faisait référence. Ainsi, j'ai pu constater que ce sont "les sévices de nature sexuelle qui sont condamnés". En fait, ils n'ont fait qu'ajouter "de nature sexuelle" à une liste d'autres sévices qui existaient déjà. Restait à savoir "qu'est ce qu'un sévice de nature sexuelle". La jurisprudence y répond de manière on ne peut plus claire, puisque lesdits sévices sont définis comme étant "le fait de pénétrer un animal". C'est pile poil tout ce que dit la loi, que seuls les rapports actifs rentrent dans la catégorie des sévices, qui sont condamnés, excluant de facto les rapports passifs. Donc acte.
Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est que les législateurs français avaient mis en place cette loi dans le but d'une condamnation totale de la zoophilie, et l'expérience m'a montré qu'ils croient avoir atteint leur but. Naïveté ? Grave méconnaissance du sujet ? Peu importe. Toujours est-il que plusieurs sites sont passés à la trappe, on peut citer AZF avant qu'ils ne changent d'hébergeur, le site d'Inass (chose néanmoins plus compréhensible à cause de sa fâcheuse tendance à faire de l'incitation) et un forum que j'avais créé (alors qu'un forum se trouvant chez le même hébergeur, nettement plus hard que le mien et pratiquant allègrement le fence-hopping * existe toujours. Comprend qui peut !). à chaque reprise, la suppression des sites étaient justifié par ce qu'interdisait l'article 521-1 du code pénal, "oubliant" qu'en fait elle ne condamne pas tout. Qu'il y ait une telle conception de la justice, je trouve ça plutôt inquiétant.
Chez nos adversaires, c'est pareil. En général, l'argument "c'est illégal" suffit à clore la discussion. Si on appliquait cet arguement à tous les domaines, l'homosexualité serait encore illégale partout à l'heure qu'il est. Enfin, bref. Les rares fois où je discutais avec eux, je m'entendais répondre qque "selon l'article 521-1, le fait de faire subir des sévices de nature sexuelle" etc... En fait, ils se contentaient simplement de citer ce texte en mettant en évidence "sévice de nature sexuelle". L'explication est simple: en faisant abstraction de la jurisprudence, la notion de "sévice de nature sexuelle" est imprécise et sujette à interprétation, alors que dans l'imaginaire des anti-zoo, tout acte sexuel avec un animal est d'office un sévice. C'est évidemment faux, mais ils semblent souvent l'"oublier", ce qui explique d'ailleurs qu'ils ne mentionne jamais la jurisprudence qui définit les sévices précités. (exception faite d'un cas unique sur le blog d'Inass où quelqu'un admettait que ce derneir n'était pas dans l'illégalité, mais qu'il allait faire changer ça. Quel tricheur !)
Jusqu'ici, aucun de ceux qui ont essayé d'argumenter comme quoi la zoophilie est illégale n'a pu apporter de preuve tangible que la zoophilie passive était condamnée, se contentant simplement de citer un texte de loi sans visiblement se rendre compte qu'elle ne condamne pas tout.
Et pourtant, c'est sur base de cette loi que les législateurs se lancent régulièrement dans une chasse aux sorcières, c'est complètement débile mais c'est comme ça.