Nos amants les animaux
Ce ne sera que la millième fois que je le fais, mais tant pis. Pour être tout à fait franc, le soi-disant argument "contre-nature" commence sérieusement à me courir sur le haricot. Chaque fois qu'on parle de sexualité non-reproductive, c'est pareil: "oh mon dieu, c'est immonde, c'est contre-nature !". J'ai moi-même surpris une discussion où il se disait que "le transsexualisme, c'est contre-nature". Détail amusant: l'individu qui avait tenu ces paroles avait une cigarette en bouche. La cigarette, c'est naturel, peut-être ? Enfin, passons.
Au cours de mes flâneries sur AZF, j'ai lu un article démontrant par A+B que "non, mille fois non, "ça" n'est pas contre-nature", d'une manière pour le moins surprenante: en résumé, le fait que certains pays l'interdisent est une preuve irréfutable que ce n'est pas contre-nature, et que si ça l'était réellement, on n'aurait pas à l'interdire, c'est aussi simple que ça.
Comme vous vous en doutez, cette stupide notion de "contre-nature" a été imposée par l'église. Ce qui peut prêter à sourire, c'est qu'elle a elle-même imposé des comportements qui ne sont pas du tout naturels, volontairement où par ignorance. Citons quelques exemples: Le mariage, les innhibition, la position du missionnaire, l'absence de peur de la mort, la prétendue suprématie du genre humain, et la liste n'est pas exhaustive. Autant dire qu'ils sont complètement à côté de la plaque.
Ceci d'autant plus qu'on s'offusque de certains comportements sexuels à cause de leur caractère prétendûment contre-nature, alors que des comportements non sexuels délibéréments contre-nature ne choquent personne. Si quelqu'un pouvait m'expliquer, il me ferait plaisir.
En résumé:
-On ne tient compte du caractère (anti)naturel nulle part, sauf dans le sexe, alors que c'est l'endroit par excellence où il n'a rien à faire.
-L'antinaturel supposé choque, mais pas l'antinaturel réel.
Conclusion: le sexe contre-nature, ça porte un nom: ça s'appelle une oxymore.