Nos amants les animaux

J'ai longtemps cru qu'il fallait avoir "de sacrées couilles" (dixit un lecteur dont j'ai oublié le nom) pour oser aborder un sujet tel que celui-ci. Maintenant, je n'en suis plus vraiment sûr. C'est pourquoi j'exprimerai dans cet article ma profonde admiration pour ceux qui abordent la zoo sous un angle non-stigmatisant malgré une absence de "couilles", c'est à dire sans jamais remettre en question les mystifications multiséculaires à propos du monde animal, voire même dans le pire des cas en faisant des concessions à leurs adversaires. Et ça, c'est un véritable tour de force, moi-même je n'y arriverais pas. Quelques exemples:

-Un forum mauve que je n'ai plus besoin de nommer: bon, je ne vais pas trop les blâmer (je leur doit quand même la vie), mais leur point de vue m'a toujours amusé. Ils se contentent de dire que se mettre de la nourriture sur le sexe afin de se faire lécher par son chien ne peut pas être assimilé à de la maltraitance. Ce point de vue timide a au moins le mérite de souligner l'absurdité de certaines aberrations de la PA. En revanche, ce qui cloche, c'est que eux-mêmes reconnaissent ne pas pouvoir trancher sur la question du consentement (ce qui est un peusuicidaire puisqu'ils se donnent à eux-mêmes une bonne raison de ne pas en parler) mais que "il n'y a pas lieu de s'offusquer si le chien y trouve son compte (ceci étant d'ailleurs purement spéculatif)". Il y a vraiment de quoi être perplexe.

-Les furry fandom: bon, je ne vais pas entrer dans le débat stérile aux relents de trollage "zoo or not zoo". Mais il est amusant de constater que certaines personnes se disent zoo, mais sont en réalité des gens qui ne sont excités que par des images furry. Ici, la question du consentement est réglée puisqu'il suffit que le personnage le dise.

-Un cas extrême: je vous jure que je n'en croyais pas mes yeux. Il s'agissait d'un gars qui répondait à l'argument "c'est antireligieux". Là où j'aurais répondu que je n'en ai rien à foutre, lui, il a répondu que non, parce que c'était de l'amour, et que l'amour est -selon lui- la base même de la religion. Même si il a eu le mérite de souligner que oui, il y a de l'amour dans la zoo, il s'autosabote un peu, puisqu'il exclut le côté sexuel (non-reproducteur, donc "proscrit") ainsi que la remise en question à laquelle cette même religion fait barrage.

Alors oui, parler d'un sujet sensible, c'est bien. Mais ne pas oser se mouiller, ça déprécie l'argumentation.

Mer 23 nov 2011 Aucun commentaire