Vendredi 19 août 5 19 /08 /Août 17:32

Cher S.,

 

Tu te souviens, depuis qu'on s'est connus lors de ma deuxième 3ème secondaire (équivalent belge de la quatrième, je crois), tu étais devenu mon meilleur ami comme je n'en avais jamais eu auparavant. Je suis ce qu'on appelle quelqu'un de hors-normes, et je sais à quel poit les gens hors-normes font peur, peur qui engendre le mépris, voire pire. J'avais donc vu en toi quelqu'un qui pourrait m'offrir ce qui m'avait cruellement manqué jusque-là. J'ai donc fait de nombreux sacrifices pour ne pas te perdre, allant même jusqu'à me renier moi-même, tant le fait d'être sans amis était à mes yeux pire que tout. Tout le monde a des petits travers, et j'ai fait beaucoup d'efforts pour supporter ceux qui m'irritaient le plus chez toi, à savoir: ton immaturité et tes gamineries. Peu après, J. nous a rejoints et nous avons formé un groupe soudé. Mais au fil du temps, je ne pouvais que constater le décalage qu'il y avait entre moi et vous deux. J'étais dans un cas de conscience permanent: pouvais-je risquer la solitude en brisant une amitié, qui semblait factice pour devenir progressivement nuisible ?

Puis est arrivé le jour fatidique, je m'en souviens comme si c'était hier, celui où j'ai mis ma confiance en toi à l'épreuve (inutile que je te rappelle en quoi ça consistait, tu le sais très bien). Je n'ai pas été déçu: après t'avoir tout raconté, tu t'es tapé le front en signe de consternation moqueuse, avant d'éclater de rire. Ensuite, quand une connaissance à toi est passée par là, tu lui a immédiatement dit "Hé, tu sais quoi ? "il" (moi, en fait) est zoophile". ça s'est répandu comme une traînée de poudre, je n'ai pu que constater des années d'efforts surhumains pour m'intégrer se réduire à néant. Tout le monde était au courant, et moi, je n'avais d'autre ressource que nier en bloc. Un jour, tu es venu t'excuser. J'ai été bête de croire que c'était sincère, et je t'ai pardonné. On dit souvent que le pardon n'est pas un signe de faiblesse, mais moi, je n'y crois pas. Comme je te faisais à nouveau confiance, tu avais un pouvoir sur moi...dont tu n'as d'ailleurs pas hésité à te servir. Ce petit jeu a duré un certain temps, jusqu'à ce que, lassé par tes infamies à répétitions, j'ai définitivement coupé les ponts entre nous. Définitivement, car je ne pense pas que je te pardonnerai un jour, même si l'affaire a fini par se tasser, car "celui qui cesse d'être ton ami ne l'a jamais été" (Shakespeare). Désormais, si jamais tu croises ma route, je te garantis que je vais te le faire payer, avec pour seul regret de ne pas l'avoir fait plus tôt.

 

Chers forumers,

 

Un forum est un lieu de discussion où -par exemple- on explique un problème qu'on vit afin d'avoir du soutien, sans craindre d'être jugé où méprisé. Vous ne pouviez l'ignorer, votre inscription ayant la valeur d'une acceptation sans réserve et non négociable de votre part à cette règle élémentaire. Il se trouve que vous l'avez certainement oublié quand je suis venu "troubler votre quiétude". J'étais fragilisé par quelque chose qui me faisait souffrir et cherchais juste à être rassuré, voire réconforté. J'ai été amèrement déçu: vous avez littéralement tiré sur l'ambulance comme vous ne l'auriez peut-être pas fait pour n'importe qui. ça ne vous a pas suffi que je soie en souffrance, vous aviez en plus voulu que je me sente coupable. Mais quel crime ai-je donc commis ? Croyez-vous vraiment que je soie masochiste au point de faire exprès (pour autant que ce soit possible) d'être à ce point "anormal" ? Criminaliser quelqu'un sur ce qu'il est et non sur ce qu'il fait, ça porte un nom: ça s'appelle le fascisme. Comme si ça ne suffisait pas, le modérateur est venu enfoncer le clou en affirmant, texte de lois à l'appui, que j'étais forcément un criminel, avant de mettre le sujet à la corbeille. Bel exemple de cette pseudo-tolérance dont le forum prétendait faire preuve.

 

Cher G.,

 

C'était la belle époque. J'avais assumé depuis un bon bout de temps. Pour le coup, je me sentais presque normal. Blague à part, tout allait pour le mieux. Et puis tu es arrivé. Ironie cruelle, ton commentaire se trouvait sur un article où j'évoquais les gens qui jugent ce qu'ils ne connaissent pas, comme si tu avais voulu l'illustrer. Dès que j'ai vu ce que tu as écrit, j'ai tout de suite su que ton cas était désespéré, j'ai compris tout de suite qu'à tes yeux, j'étais une sous-ordure ne pouvant même pas prétendre à une quelconque humanité. Tu as bien confirmé, avec tes textes (qui au passage m'ont fait énormément de peine) que la seule chose qui te faisais me juger si mal étaient des préjugés dûs à l'ignorance, et que tu n'as pas daigné lire un minimum mes articles qui auraient pourtant suffi à te démontrer le contraire. J'ai bien tenté de te raisonner, mais j'ai vite constaté que c'était peine perdue, tu voyais en moi un ennemi, alors que si ça avait été réellement le cas, il y a beaucoup d'articles que je n'aurais pas écrits et avec lesquels tu devrais logiquement être d'accord. Au lieu de ça, tu as condamné tout ce que j'écrivais, me confirmant encore une fois que tu n'avais même pas pris la peine de lire tout. Plus tu essayais de me donner tort, plus j'étais sûr d'avoir raison, ce qui n'aurait peut-être pas été le cas si tu n'avais pas été persuadé d'avoir affaire à une ordure. Tu avais pour projet de faire fermer mon blog, mais depuis le jour où j'ai supprimé toutes tes contributions (ça doit faire plus d'un an à présent), tu ne t'es plus manifesté, pour ainsi dire à mon plus grand soulagement.

 

Cet article est ma tribune personnelle, elle est aussi la vôtre. N'hésitez pas à faire de même par commentaire, ça vous fera du bien.

Par Skippy - Publié dans : Textes divers
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